La face cachée de la préparation - Valentin

13 mars 2023. Cela fait bientôt 10 mois que l'idée de notre voyage a commencé à naître dans ce petit restau de Porto-Vecchio.

10 mois que nous sommes passés de l'idée à la préparation, que nous avançons doucement vers notre date de départ. Depuis hier cette idée devenu projet a pris une toute autre réalité. Nous avons peut-être trouvé notre voilier et le départ serait fin juillet de Marseille sur le Sun Magic 44 de Mortimer et Melissa. Soit un départ mi-juillet depuis Sallanches.

Cela devient concret, nous allons partir. Et on aurait pu croire à une explosion de joie. Tout le contraire. C'est une petite boule de stress qui est venu se loger dans mon estomac. Toute une liste de peurs et de choses à faire me tombe dessus :

1. Ne pas s'emballer, rien n'est encore fait ;

2. Et si c'est compliqué avec la famille qui nous accueille ? ;

3. Le bateau ne peut pas prendre nos vélos, il va falloir trouver une solution ;

4. On commence par trois semaines autour de la Corse et la Sardaigne. Chouette sur le papier mais quel impact sur le budget ? Sur nos relations avec la famille (il y a une différence entre passer 3 semaines avec des inconnus plutôt que 3 mois)

La fatigue n'aide pas, je me fais submerger par mes émotions, j'angoisse. Je ne remets pas en question le voyage. Je sais où je veux aller, pourquoi et tout ce que nous avons à en retirer. Pour autant, j'ai un petit "down".

Est-ce qu'on va y arriver ? Est-ce que je me suis pas gourré sur le budget ? Est-ce qu'on a raison de vouloir garder nos vélos plutôt que d'en acheter en Amérique du Sud ? ...

La préparation d'un voyage, c'est déjà le voyage ! On passe émotionnellement de grands moments de bonheur à des moments plus compliqués qu'il faut savoir gérer. Et dans notre cas, qu'il faut savoir gérer à deux.

Lorsque l'un de nous deux est en énergie, il tire l'autre vers le haut. Au contraire, nos peurs, nos doutes peuvent trouver un écho chez l'autre et les amplifier. Mais il ne faut pas pour autant les nier. En prendre conscience, les partager à l'autre est indispensable. On ne doit pas se sentir seul face à nos peurs. Un trop gros décalage avec l'autre risque de faire culpabiliser, de donner l'impression à l'autre qu'il est seul à se battre contre ses démons.

L'aventure se vit à deux, les peurs aussi ! Cela n'en rend finalement le voyage que plus intéressant.