Pourquoi Voyager ? - Valentin
- valentinlerat
- 28 févr. 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 avr. 2023
Pourquoi voyager ?
La question semble pratiquement bizarre à l’entendre ainsi. Cette envie est tellement profonde qu’il en est presque devenu difficile d’en expliquer l’origine.
Mais quand je tente d’y répondre, j’ai tout de même plusieurs idées qui me viennent à l’esprit, quelques vibrations intérieures.
Je pense pouvoir dire que je voyage avant tout pour ne pas rester immobile. J’aime le mouvement, qu’il soit lent ou pas, j’aime aller de l’avant. J’aime me placer des défis et ce genre de voyage-aventure en est un beau.
Je voyage pour les rencontres. J’aime aller au devant des gens, redécouvrir chaque fois la bonté de l'autre lorsque l'on ose offrir sa confiance. Pourtant j’en ai parfois peur. J’ai des croyances limitantes (“je vais le déranger”,...) qui m'empêchent souvent de faire le premier pas vers de parfaits inconnus alors même que je suis persuadé pouvoir en tirer une immense richesse humaine.
D’une manière plus générale, je voyage pour aller au devant de mes peurs. J’aime m’y confronter. J’aime penser qu’une peur est une création de l’esprit et que bien souvent après s’y être frotté, celle-ci s’atténue voire disparaît. En voyage, on fait face à de nombreuses peurs très variées. Nous avons quitté ce retour facile chez nous qui nous permet de nous sentir à l’abri. D’ailleurs je voyage aussi peut-être par peur. Peur de vieillir avec des regrets de ne pas l’avoir fait. Peur de de ne pas oser le faire.
Je voyage par curiosité. Pour découvrir des cultures, des cuisines, des musiques… C’est fascinant de voir que le monde ne tourne pas de la même manière partout. C’est fascinant et cela m’apporte une grande tolérance en rentrant. J’aime penser que cela me permet de moins juger mon prochain et d'être plus dans l’empathie.
Enfin, sans aucun doute je pense voyager pour les paysages, pour vivre en nature. Pas pour aller voir des paysages de cartes postales que l’on observe après un trajet en voiture. Non plutôt, ce paysage gagné par la force de nos jambes, de nos bras, de nos efforts. J’aime être en communion avec la nature, j’aime y évoluer et chaque coin du globe nous offre des merveilles à découvrir de cette manière.
Pourquoi voyager longtemps ?
Pour moi, il est important de me réapproprier le temps et la manière dont je le perçois.
Ma vie actuelle me pousse à courir, courir, courir. Il se trouve que j’aime ça. J’aime cette adrénaline d’être en mouvement constant, d’avoir l’impression de voir les choses avancer, de remplir mes semaines…
Mais cet excès vient avec des baisses d’énergie et de motivation, des pertes de sens.
Je ne prends plus le temps de correctement appeler ma famille, voir mes amis d’enfance, donner des coups de main pour des travaux à un copain (mon temps libre est trop limité pour ne pas l’utiliser en montagne) ou tout simplement me laisser porter par l’imprévu.
Se donner du temps en voyage, c’est s’offrir le luxe d’aller à la rencontre des autres, de prendre le temps de se perdre dans ses pensées et de développer une meilleure connaissance de soi. Se donner du temps c’est aussi accepter de “perdre son temps”, de ralentir. De se rendre compte qu’une vie où tout simplement ne rien faire peut devenir un incroyable moment de bien-être.
Prendre le temps de voyager longtemps est aussi un challenge, un face à face avec nous même. Partir longtemps c’est sortir de sa zone de confort et se laisser surprendre par ce que le voyage aura à apporter, faire confiance à la vie.
Pourquoi voyager de manière non motorisé ?
Avoir le temps en voyage c’est aussi se permettre de nous aligner avec nos valeurs environnementales. Plus compliqué de faire ses courses à vélo après une journée de travail de 10 heures.
Avoir le temps nous permet donc d’envisager de nous déplacer lentement et sans moteur. De nous aligner avec notre volonté de réduire notre impact. Et cela bien au-delà de la simple case du transport. Notre consommation sera réduite au stricte nécessaire (alimentation et quelques réparations du matériel).
Voyager non motorisé nous impose également d’avancer avec effort. Tout n’est pas toujours parfait en voyage, il y a de nombreux bas. Mais ces moments plus difficiles, ces efforts consentis magnifient les petits moments magiques du quotidien. C’est pour cela aussi qu’avancer avec nos jambes me semble important.
Pourquoi le vélo ?
Un voyage lent aurait pu nous amener à partir à pied, en parapente, en trottinette, à cheval… Nous avons pourtant décidé de nous orienter vers le choix du vélo-sacoche.
Ce choix, c’est celui de la curiosité, de l’apprentissage. Aujourd’hui, j'ai déjà traversé les Alpes à pied, voyager en Asie en sac à dos… Le voyage “à pied” sur du long terme est moins une inconnue pour moi que le voyage à vélo. Je veux que ce voyage me permette d’apprendre et découvrir. Il me fallait quelque chose de nouveau.
Par ailleurs, partir en vélo c’est aussi faire le choix d’une mobilité plus rapide que la marche. Partir à pied de chez nous tout en restant proche des montagnes sous-entendait pratiquement de faire la via Alpina vers la Suisse, Italie… puis potentiellement continuer dans les balkans. Nous souhaitions un dépaysement culturel plus important.
Enfin, le vélo nous permet d’envisager de transporter un peu plus de poids qu’avec seulement un sac à dos et donc d’envisager d’emporter avec nous notre passion du parapente. Nous pouvons mettre une voile dans nos sacoches.
Pourquoi le voilier ?
Pour traverser les océans pardi !
Vouloir faire un tour du monde avec un impact carbone le plus bas possible implique forcément de traverser les océans à la force du vent. Evidemment nous serons obligé d'allumer le moteur de temps en temps (a minima pour les manœuvres au port) mais rien en comparaison avec un cargo !
Comme pour le vélo, c'est aussi une opportunité incroyable d'apprendre. De découvrir un nouvel univers. Après la montagne, l'océan. Même pas un rêve tellement cela me semblait impossible encore quelques années en arrière.

Pourquoi voyager loin ?
Le loin fait rêver. Par son inaccessibilité, par cette dimension de montagnes à déplacer pour l’atteindre si l’on évite de prendre les moyens “modernes” de déplacement.
Mais le loin n’est pas non plus une fin en soi. J’aime les aventures à deux pas de chez moi, probablement autant que celle à l’autre bout du globe. Dans cette aventure c’est probablement l’envie de ne pas faire demi-tour qui anime cette recherche du loin.
C’est cette envie de voguer sur le Pacifique sans pour autant utiliser de moteur qui m’anime. Le Pacifique sur un voilier allume une vibration au fond de mon être, tout comme quelques autres endroits que de nombreuses histoires ont façonné notre imaginaire : la Patagonie et le Fitz Roy, l’Antarctique et ses traversées blanches, le Népal et ses hauts sommets, l’Inde et ses odeurs et couleurs, la Grèce et la méditerranée si bleue…
Nous ne pourrons pas tout faire, mais j'aime à voyager aussi en rêve dans ces lieux qui m'enchantent depuis des années.
Pourquoi rentrer au bout du voyage ?
Nous verrons bien ! ;-)
Le voyage a également le don de nous faire redécouvrir notre “chez nous”. Lors de mon retour de Chine après un an loin de la France, quel bonheur j’ai eu à redécouvrir mon pays. Revoir ma famille et mes amis. Manger les plats de mon enfance…
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